#5 - Il est pas frais ton poisson

Destination 2030 : agir maintenant pour un futur désirable 🌍

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L’océan est essentiel à notre survie. Il recouvre 70% de la surface de la terre, abrite plus de 2,2 millions d’espèces et nourrit plus de 3 milliards de personnes.

Véritable poumon de la planète, il produit 50% de l’oxygène que nous respirons. C’est aussi un régulateur du climat : il absorbe 90% de la chaleur produite et capte environ ⅓ du CO2 émis dans l’atmosphère, ce qui en fait le plus grand puits de carbone sur terre.

Mais l’Océan est en danger : la 7ème limite planétaire (l’acidification des océans) est en passe d’être dépassée, et la biodiversité marine s’effondre. En cause ? La surpêche, le changement climatique, et la pollution plastique.

Alors que mon année 2025 sera sous le signe de l’océan, qu’a débuté depuis le 1er janvier l’Année de la Mer, et que se tiendra en juin à Nice la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan, c’est tout naturellement que cette première édition de 2025 est dédiée à l’océan.

Et après vous avoir parlé de la viande dans une édition précédente, il est temps de continuer le chapitre sur l’alimentation en s’intéressant, cette fois-ci, à la pêche.

Bonne lecture et bonne année,

Marina 💚

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👀 Pour réduire notre empreinte écologique, il existe une multitude d’actions. Chaque mois, je fais le point sur l’une d’entre elles.

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Si tu as 1 minute :

• La surpêche est la principale cause de l’effondrement de la biodiversité marine.

• La pêche industrielle, principale responsable de la surpêche, détruit les fonds marins et émet énormément de CO2. Cerise sur le gâteau ? La pêche industrielle n’est même pas rentable (!!)

• La pisciculture est une fausse bonne idée, car elle participe à la surpêche et à la déforestation.

• Notre alimentation impacte directement l’océan. Heureusement, on peut agir en réduisant notre consommation de poisson, en achetant des poissons de saison issus de la pêche durable, en cuisinant des algues, et en rejoignant la coalition citoyenne pour la protection de l’océan.

Et si tu as 10 minutes ⤵️

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🔎 L’impact écologique de la pêche

Plus de 55% des océans sont exposés aux pressions exercées par la pêche industrielle, et la France n’y est pas pour rien.

👉 Avec une moyenne de 33,7 kilogrammes de poissons consommés par habitant et par an, nous sommes les 4ème plus gros consommateurs de l’UE de produits issus de la pêche et de l’aquaculture.

🐟 La surpêche est la première cause de l’effondrement de la biodiversité marine

→ Dans l’Atlantique Nord, 90% des espèces marines de prédateurs ont disparu depuis 1900.

→ Le Cabillaud, classé vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, a quasiment disparu dans les eaux du nord de la Bretagne et a atteint un point de non-retour à l’ouest de l’Atlantique.

→ La surpêche est responsable d’une réduction de 50% des populations de poissons cartilagineux (requins, raies et chimères) depuis 1970. Un tiers de ces espèces de poissons sont considérées comme menacées d’extinction.

→ Toutes flottilles confondues, près d’un tiers des débarquements de pêche sont issus de ressources surexploitées en France.

⏬ L’effondrement des populations de poissons entraîne des conséquences en cascade

Prenons le cas des oiseaux marins : leurs fientes, pleines de phosphore et d’azote, permettent de nourrir le plancton, à la base de la chaîne alimentaire marine.

Or qui dit baisse des populations de poissons, dit baisse des oiseaux marins, et donc baisse du plancton (et donc baisse des populations de poissons).

C’est un cercle vicieux 👉 moins il y a de poissons, moins il y a de poissons.

🚢 La pêche industrielle est la principale responsable de l’effondrement de la biodiversité marine

La pêche industrielle ne laisse pas le temps aux populations de poissons de se reconstituer. Avec des chaluts dont certains filets peuvent atteindre 600m de long (soit l’équivalent de près de deux Tour Eiffel), elle est responsable de plus de 80% de la surpêche en France et de plus de 50% des captures de juvéniles.

👉 Une mesure simple pour contrer ce phénomène serait d’agrandir les mailles des filets, pour permettre uniquement la capture des individus adultes.

“On est en train d’organiser le plus grand génocide possible, le globocide, celui de la biosphère” Claire Nouvian

Les chaluts sont responsables de la moitié des prises accidentelles dans le monde. En général, pour trois principales espèces ciblées, plus d’une centaine est rejetée à la mer (les rejets représentent en moyenne 20 à 30% des captures).

👉 Entre 3000 et 11000 dauphins sont capturés accidentellement chaque année dans le Golfe de Gascogne, soit 0,6 à 2% de la population de dauphin. Un pourcentage faible mais suffisant pour menacer la pérennité de l’espèce, qui est protégée.

Le chalutage de fond racle les fonds marins et les “déforeste”. Les chalutiers de fonds sont responsables de 90% de la destruction des fonds océaniques, et sont autorisés partout en France, même dans les aires marines protégées.

Le chalutage de fond dans le monde émet autant de CO2 que la France. En plus du carburant nécessaire à leur fonctionnement, les chalutiers, en raclant les fonds marins, libèrent d’énormes quantités de CO2 jusque-là emprisonnées dans les sédiments marins.

💸 La pêche industrielle n’est pas rentable

La pêche industrielle créée moins d’emploi et est moins rentable que la pêche “artisanale”. Les chalutiers de fond industriels et hauturiers créent 2 à 3 fois moins d’emplois que les flottes utilisant les arts dormants (les lignes, casiers et filets) et sont 3 à 4 fois moins rentables.

La pêche industrielle est fortement dépendante des subventions publiques. 1 kg de ressources pêchées est subventionné entre 50 et 75 centimes d’euros pour les flottilles utilisant des chaluts et sennes de fond, quand les autres flottilles sont subventionnées à moins de 30 centimes d’euros / kg débarqué.

🍣 La pisciculture, la fausse bonne idée

La pisciculture de poissons carnivores ne fait que déplacer le problème 👉 Prenons l’exemple du saumon d’élevage, qui représente 99,9% du saumon consommé dans le monde.

La pisciculture participe à la surpêche. Pour nourrir un seul saumon d’élevage, il faut pêcher jusqu’à 440 poissons sauvages. Des poissons qui sont, pour la plupart, pêchés au large de l’Afrique de l’Ouest, privant les populations locales de cette manne précieuse.

La pisciculture participe à la déforestation. Le saumon, deuxième plus gros consommateur de soja après le poulet, participe fortement à la déforestation.

➡️ Les bons réflexes à adopter

Manger des poissons de saison issus de la pêche durable. Pour adopter une consommation plus durable, vous pouvez manger des poissons de saison, non sur-exploités, et issus de la pêche durable 👉 Il existe de nombreux outils comme le consoguide du WWF, l’application Ethic Ocean, ou encore l’entreprise Poiscaille.

Regarder l’origine du poisson. En fonction de la mer dans laquelle il a été pêché, la situation d’une population de poisson n’est pas la même !

👉 Prenons le cas du Hareng : sa population se situe sous le seuil critique de durabilité dans l’Atlantique nord-est et l’océan Arctique, alors qu’elle est considérée en bon état en mer du Nord et dans l’est de la Manche.

Classement 2022 des populations de poisson selon leur état | © Ifremer

Manger des algues ou des poissons herbivores. L’Oméga 3 est présent dans le poisson que parce qu’il consomme directement ou indirectement des algues. Manger des poissons herbivores, comme les gardons, omnivores comme la carpe, ou bien directement des algues, constitue donc un plus grand apport en Oméga 3 qu’un poisson carnivore (et en plus, l’élevage d’algues ou de poissons herbivores, c’est beaucoup plus écolo) !

Faire attention à sa santé. Consommation d’antibiotiques, présence de mercure, pollution aux microplastiques, … Si certaines personnes vont jusqu’à s’injecter du sperme de saumon pour lutter contre le vieillissement de la peau, le poisson n’est en réalité pas aussi bon pour la santé qu’on ne le croit. Plus un poisson se situe en haut de la chaîne alimentaire, plus il risque d’être contaminé !

Rejoindre la Coalition Citoyenne pour la protection de l’Océan, une coalition de plus de 147 ONG et 50 citoyens et citoyennes, qui défend 15 mesures urgentes pour protéger l’Océan, comme l’interdiction de la pêche au chalut dans les aires marines protégées.

👀 Pour aller plus loin

Pour creuser encore plus le sujet, je vous conseille :

→ La BD Pillages

→ Les documentaires Seaspiracy et Sur le front – Quels poissons acheter pour ne pas vider les océans ?

→ L’essai Comment l’humanité se viande

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📰 Quoi d’neuf docteur ?

Les plus belles nouvelles de l’année 2024

Dans le Val-d’Oise, le Boulevard intercommunal du Parisis (BIP), un projet datant des années 1930 qui devait relier les autoroutes A1 et A15, a finalement été abandonné par le département. ➡️ Toutes les plus belles nouvelles de l’année 2024

La CEC lance son parcours Océan

A l’occasion de l’année de la Mer en 2025, et de la 3è Conférence de l’ONU sur l’Océan qui se tiendra à Nice en juin prochain, la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) lance un parcours thématique national sur l’Océan, en partenariat avec le Ministère de la Mer et de la Pêche, la Fondation de la Mer et RespectOcean. ➡️ En savoir plus

L’IPBES publie deux rapports majeurs sur notre relation avec le vivant

Quelques semaines seulement après la COP16 Biodiversité à Cali, l’IPBES a publié, non pas un, mais deux rapports essentiels qui mettent en lumière les menaces qui pèsent sur le vivant, leurs interconnexions, et la nécessité d’opérer des changements transformateurs pour y faire face. ➡️ Notre décryptage et la version résumée

Ecologie : ce qui change au 1er janvier 2025

Chargeur universel, ticket de transport unique en Île-de-France, … Découvrez ce qui change en 2025 pour l’écologie. ➡️ Ce qui change

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💚 Les recos d’EcoYako

A la recherche d’inspiration lecture pour bien commencer l’année 2025 ? Je vous partage mes livres « écolos » coups de cœur que j’ai lu ces derniers mois / années. Il y en a pour tous les goûts et tous les âges !

🌍 6 romans écolos :

→ Dans la forêt, Jean Hegland
→ Le naufrage de Venise, Isabelle Autissier
→ Survivre, Vincent Hauuy
→ Les Furtifs, Alain Damasio
→ Révolution Bleue : La Petite Princesse, Jean-Pierre Goux
→ Le dernier soulèvement, Sébastien Garnier

🔎 8 livres pour comprendre la crise écologique et notre rapport au vivant :

→ Le réseau secret de la nature, Peter Wohlleben
→ 12742, Jean-Claude Razel
→ Ecolo mon cul, Pierre Rouvière et Barnabé Crespin-Pommier
→ Dernières limites, Audrey Boehly
→ Ressources, Philippe Bihouix et Vincent Perriot
→ Horizons climatiques, Iris-Amata Dion et Xavier Henrion
→ Visions d’animaux, Christian Staebler (pour tous les âges)
→ Une planète habitable pour tous ?, Audrey Boehly et Lou Rihn (à partir de 8 ans)

💚 6 livres (écrits par des femmes) pour s’inspirer et passer à l’action :

→ Résister, Salomé Saqué
→ Pour un soulèvement écologique, Camille Etienne
→ Sentinelle du climat, Dr. Heïdi Sevestre
→ Les semeuses, Diane Wilson
→ Mémoires terrestres, Vandana Shiva
→ L’enfant qui a créé son jardin en permaculture, Louise Browaeys et Cléo Cardoso (à partir de 8 ans)

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🥦 Fruits et légumes de saison

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